Jeudi 28 Juin / 18h30
Myriam Ben Salah

Myriam Ben Salah a grandi à Tunis avant de déménager à Paris où elle intègre une classe préparatoire littéraire puis une école de commerce. Elle poursuit en parallèle des études théâtrales à la Sorbonne qu'elle complète par une Majeure Média, Art et Création à HEC. Elle se détourne par la suite du théâtre, dont elle trouve l'environnement assez fermé, et est rapidement séduite par le dynamisme du monde de l'art contemporain.

Depuis qu'elle a poussé les portes du Palais de Tokyo – qu'elle rejoint d'abord en 2009 en tant que stagiaire dans la programmation – et croisé le chemin de son directeur adjoint de l'époque Mark Alizart, Myriam n’a cessé d’accumuler rencontres et aventures palpitantes. Enchaînant les expositions, voyageant au fil des foires et partant à la rencontre d’artistes, elle s’initie à l'art contemporain en autodidacte. Myriam écrit par la suite pour les magazines 'Art Press', 'Artforum', 'KALEIDOSCOPE' ou 'Mousse' et organise en solo des projets d'exposition. C'est sa curiosité débordante, sa sociabilité et son amour pour le voyage qui la poussent vers une recherche continue du prochain challenge et de la prochaine rencontre. C'est à travers un projet pour le Palais de Tokyo, qu'elle fait l’une des rencontres les plus marquantes de sa carrière, celle de Maurizio Cattelan et l'équipe de son magazine Toilet Paper, avec qui elle collabore et se rend aussitôt à Milan. Il l'invite ensuite à être co-commissaire d'une exposition à Turin.

En 2016, après sept années passées au Palais de Tokyo, elle décide de se concentrer sur des projets plus personnels : elle devient rédactrice en chef du magazine 'KALEIDOSCOPE' et part en résidence à Los Angeles pour y organiser l’exposition 'We Dance, We Smoke, We Kiss', une ode à la jeune scène artistique du Moyen Orient et d’Afrique du Nord à laquelle elle porte une attention toute particulière. En 2018, elle est d’ailleurs nommée curatrice du prestigieux 'Prix ABRAAJ' et collabore avec les artistes Lawrence Abu Hamdan, Neil Beloufa, Ali Cherri et BasmaAlsharif. Myriam se lance constamment des défis : après Milan et Los Angeles où elle rencontre les équipes de l'Underground Museum pour lesquelles elle réalisera aussi une publication, la jeune vadrouilleuse met le cap sur Beyrouth. "Quand je me sens à l'aise quelque part, j'ai envie de relancer la machine !", explique-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas de s’investir sur le long terme, de suivre les artistes qu’elle soutient tout au long de leur carrière. « J’ai une relation toute particulière aux artistes de ma génération, nous avons grandi ensemble, c’est important de se soutenir dans la durée et d’être constamment dans la recherche et l’approfondissement. » Myriam a récemment été nommée commissaire d’exposition à la Triennale de Milan ou elle s’occupera de ce qui a trait à l’art contemporain, aux nouveaux médias et à l’image en mouvement. Pour Myriam, le commissaire d'exposition est le compagnon de l'artiste. "L'idée est d'échanger en permanence sur un sujet, de l'aider à concrétiser ses idées". Il s'agit aussi de raconter une histoire à travers des œuvres. "Pour moi c'est une autre manière de faire de la philosophie, parler du monde qui nous entoure à travers des productions plastiques".

L'Eglise de l'Aouina

Anciennement connue sous le nom de l’Eglise Sainte-Thérése de l’Enfant Jésus, cet édifice catholique religieux fut une église bâtie sous le protectorat français à proximité du centre de Tunis, dans un faubourg devenu de nos jours, la cité urbaine de l’Aouina. La construction de l’église a été pensée suite à l’émergence d’un aérodrome de Tunis pour l’armée de l’air française. Elle a été érigée au croisement des routes principales reliant l’Aouina à l’Ariana et à la Marsa par l’architecte Claude Chandioux, qui a également conçu l’église de Tunis-Bellevue en 1926, celle de Saïda en 1928 et celle de Saint-Germain 1929.

L’Eglise de l’Aouina se distingue par son style néo-roman. Inaugurée le 18 décembre 1932 par son premier desservant l’abbé Deschanet, elle a été dirigée principalement par des aumôniers militaires, chargés des offices. Sa vocation de lieu de culte dédié au personnel de l’armée l’a exigé. Le lieu a subi d’importants dégâts pendant les bombardements des avions anglais et américains en 1943. L’édifice a été reconstruit l’année suivante. L’église a fermé ses portes officiellement le 10 juillet 1964 suite à un modus Vivendi signé entre le Vatican et le gouvernement tunisien et fait partie du domaine de l’Etat depuis 1964. Sa vocation a radicalement changé, c’est désormais… une salle de boxe.

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